Ils traversèrent la salle sans s’y arrêter, se dirigeant vers la pièce du fond.
— Notre serveuse est partie il y a quelques jours et l’on se retrouve plus que mon frère Jean et moi pour tenir l’auberge. Si ça te dit, contre le gîte et le couvert, tu pourrais faire quelques petites tâches pour nous aider.
La jeune femme se rendit compte qu’elle n’avait pas trop le choix et accepta, heureuse d’avoir un toit sur la tête.
— On évitera de te faire faire le service, mais si, malgré ça, une personne te pose la question, tu es une orpheline et l’on t’héberge contre des petits travaux.
— Votre frère vit ici ?
— Oui, il fait essentiellement la cuisine, mais le matin il dort plus longtemps. Les gens le trouvent bizarre, mais il n’est pas méchant.
La pièce était assez encombrée, mais était étonnamment plus propre que la salle à manger. Un potager de presque deux mètres de long était la pièce maîtresse de la cuisine alors qu’un de ses trois creusets devait avoir été alimenté en braises récemment. Une marmite remplie d’eau était en train de chauffer ce qui surprit un peu la jeune femme.
— Je n’aime pas me laver à l’eau froide, expliqua Paulin.
Au-dessus du meuble de cuisson étaient pendus des gamelles de toutes les tailles ainsi que plein d’ustensiles divers alors qu’au centre de la cuisine se trouvaient une grosse table et quelques chaises.
— Assieds-toi, je vais te préparer à manger.
Tout en disant ça, il sortit du dernier meuble décorant la pièce deux assiettes et deux verres.
À côté du potager, une porte assez basse intrigua la jeune femme et l’aubergiste, voyant son regard dit en rigolant.
— C’est notre cellier et c’est là que l’on stocke nos provisions.
Pour confirmer ses propos, il laissa la jeune femme dans la cuisine alors qu’il disparaissait dans le cellier. Lorsqu’il réapparut, il tenait un quart de pain et une assiette contenant des tranches de jambon et un fromage sec.
— Tu verras, un bon repas pour commencer la journée il n’y a rien de tel. Ensuite, je te montrerais ta chambre.
Ce fut pour la jeune femme le plus merveilleux des petits déjeuners et elle trouva même délicieux le vin aigre qu’il lui servit. C’était la première fois de sa vie qu’elle mangeait ce genre de chose de si bonne heure et elle fut vite repue.
— Il est temps que je te montre ta chambre et que l’on se débarrasse de cette robe qui risque de nous mener tout droit à l’échafaud
— heu ! oui.
L’homme se leva et s’absenta quelques secondes dans le cellier avant de revenir avec une cuvette dans laquelle se trouvait une lavette en tissu.
Il versa de l’eau froide dans le récipient avant d’y rajouter quelques louches prises dans l’eau en train de chauffer.
Tout en tenant précautionneusement sa cuvette, il sortit de la cuisine pour se diriger vers les escaliers. Margot, un peu perdue, le suivit en silence. À l’étage, empruntant un long couloir, ils passèrent devant plusieurs portes numérotées à la peinture et allèrent jusqu’au fond.
À voix basse il expliqua à la jeune femme.
— Ces deux chambres sont à mon frère et à moi, la tienne c’est celle-là.
Et sans rien rajouter pour ne pas réveiller Jean qui dormait encore, ils pénétrèrent dans la pièce réservée à Margot.
Cette dernière n’était pas très grande, ne comportant qu’un petit lit, une table sous laquelle était glissé une chaise, une penderie dans laquelle se trouvaient déjà quelques vêtements de femmes et un pot de chambre plaçait dans un coin de la pièce.
Margot qui venait de passer 24 heures dans l’enfer de la révolution trouva ce petit havre de paix fantastique.
Paulin posa la cuvette sur la table et tira la chaise contre le mur pour s’asseoir.
Regardant la jeune femme, il lui dit
— Il faut brûler ta robe ainsi que tes souliers, retire-les que je les emmène au feu.
Margot tressaillit. Il était hors de question qu’elle se montre en jupon devant cet homme. Pourtant, il n’avait pas tort, et elle ne voulait pas être la cause de la mort des seules personnes l’ayant aidée.
Seuls les nobles avaient des chaussures à talons, mais aussi, commença-t-elle par retirer ses bottines, se retrouvant pieds nus. Elle hésita quelques secondes pour la robe puis finit par céder.
Lorsque la robe se retrouva par terre, l’homme regarda la jeune femme un instant avant de constater.
— Ton jupon sent la noblesse à vingt lieues. Il va falloir le retirer aussi.
— Mais ! je suis nue dessous !
— Et alors ! tu crois que tu es la première femme que je verrais à poil. Et comment je vais pouvoir te laver si tu restes habillée ?
— Me laver ?
— Dépêche-toi, j’ai une auberge et je n’ai pas que ça à faire. En plus, l’eau commence à refroidir et je n’ai pas envie de redescendre en rajouter.
Margot était perdue et ne comprenait pas pourquoi l’homme demandait une telle chose. Jamais encore aucun homme ne l’avait vue nue et la seule qui l’avait lavée jusqu’à ce jour était Églantine, sa nounou.
— Mais, je ne peux pas.
— Dépêche-toi ou je t’emmène tout droit chez les sans-culottes pour ne pas finir avec toi la tête dans le panier.
La jeune femme qui avait trouvé l’homme sympathique au début commençait à revenir sur ses impressions. Elle tremblait à l’idée de se montrer nue, mais avait-elle le choix ?
S’il l’emmenait chez les révolutionnaires, c’était la mort assurée.
Tremblante, elle commença à délasser son jupon et lorsque ce fut fait, elle le fit passer par-dessus sa tête, se dévoilant à l’aubergiste.
Ce dernier, en découvrant le jeune corps, en eut le souffle coupé. Il avait déjà eu de nombreuses maîtresses, mais aucune n’était aussi belle. Beaucoup avaient été abîmées par la vie rude du monde rural et même la dernière servante qui était pourtant jeune, étaient loin de ressembler à cette jeune noble.
Margot était mince, mais harmonieusement proportionnée. Sa peau laiteuse la rendait délicate et tout chez elle était parfait. Ses seins pas très gros et en forme de poire étaient des plus appétissants, son ventre plat, sa taille fine et ses cuisses galbées étaient dignes du plus beau des rêves. Une toison presque transparente garnissait son mont de vénus et l’on devinait un sexe bien dessiné qui était une ode à l’amour.
L’homme resta muet un moment, admirant le corps de la jeune femme alors que cette dernière, immobile, ne savait plus quoi faire.
De voir l’aubergiste la contempler ainsi mettait la jeune femme dans un drôle d’état. C’était la première fois qu’un homme la regardait alors qu’elle était nue et elle ne savait pas trop pourquoi elle n’était pas outrée.
— Approches, que je te nettoie, se décida-t-il à dire.
En entendant l’homme lui demander de s’approcher, Margot paniqua. Elle ne savait pas si elle devait obéir tant la demande était déroutante. Voyant qu’elle ne bougeait pas, Paulin insista.
— Je ne vais pas te manger, viens que je te lave. Je ne veux pas d’une souillon à l’auberge.
La jeune femme finit tout de même par se décider et se rapprocha de l’homme qui était resté assis sur la chaise.
— Retourne-toi, dit-il alors qu’il se saisissait de la lavette qui était restée dans l’eau de la cuvette.
Margot n’aurait jamais pensé obéir à un homme du peuple, elle qui était née de bonne famille. Pourtant, vue comme les choses en France avaient changé, elle ne pensa même pas à se rebeller et se positionna comme demandé.
— Tu es aussi belle de dos que de face.
La jeune femme tressaillit lorsque d’une main il dégagea ses cheveux pour passer le tissu mouillé dans son cou. Elle réussit tout de même à rester immobile alors que la lavette continuait sur ses épaules.
Elle se sentait de plus en plus bizarre d’être ainsi touchée. Jamais encore elle n’avait ressenti ça lorsque sa nounou la lavait et là c’était complètement différent.
Le linge humide descendit lentement le long de son dos, faisant des cercles de plus en plus grands. Lorsqu’il commença à laver ses fesses, une certaine excitation s’empara de la jeune femme, ne comprenant pas pourquoi. Il s’y attarda longtemps, prenant beaucoup de plaisir à nettoyer le petit cul de la jeune femme.
Après lui avoir également lavé l’arrière de ses cuisses, il lui demanda de lui faire face, ce qu’elle fit sans rechigner.
L’homme rinça longuement sa lavette dans la cuvette avant de commencer, d’une main tremblante, par la jolie poitrine de la jeune noble. C’était la première fois qu’un corps de femme le mettait dans cet état et il essaya de se calmer.
La texture des seins était incroyable et il s’y attarda longuement. Il adora faire passer le mince textile sur les tétons qui pointaient alors que la jeune fille se sentait de plus en plus mal.
On ne lui avait jamais parlé des rapports entre les hommes et les femmes alors qu’elle avait tout de même dix-huit ans. Lorsqu’elle se trouvait au couvent, tout ce qui touchait le sexe était strictement banni.
— tu aimes quand je te lave ? demanda l’homme
— hein ! heu… oui
Tout en disant ça, il abandonna la poitrine pour glisser lentement la lavette sur le ventre de la fille. Fixant son visage alors que le linge prenait la direction du pubis, il put constater que cette dernière, en sentant le tissu glisser vers son sexe, avait fermé les yeux.
Elle se mordit les lèvres lorsqu’il lui lava son intimité, faisant quelques passages bien appuyés sur la petite chatte encore inviolée.
L’aubergiste, tout en nettoyant le sexe de la jeune femme, sentit une érection tendre son pantalon comme jamais jusqu’à ce jour. Cette petite « sang bleu » le mettait dans tous ses états et jamais il n’aurait pu s’imaginer qu’elle serait aussi docile.
Avec un corps comme le sien cela aurait été un sacrilège que de le décapiter sans en profiter avant.
Jamais Margot n’avait été autant excitée, ne comprenant vraiment pas ce qui lui arrivait. Plus l’homme la lavait et plus elle se sentait étrange. Lorsqu’il lui avait nettoyé le sexe, elle avait eu tout son corps qui avait été traversé par une sensation incroyable et elle avait ressenti un plaisir difficilement descriptible.
— Va t’allonger sur le lit
— hein, pourquoi ?
— obéis, j’ai trop envie de te baiser.
La jeune femme eut très peur d’un coup. Les paroles de l’homme lui firent l’effet d’un coup de tonnerre et elle balbutia.

