Se déshabillant, elle se coucha nue dans le lit, pensant bien à déplier sur elle la grosse couverture en laine pour ne pas être réveillé par le froid.
Le soleil n’allait pas tarder à se coucher et sa chambre serait plongée dans l’obscurité. Elle réalisa alors que contrairement à la salle à manger, elle n’avait aucun éclairage. Ils auraient pu au moins lui donner une bougie à la cire d’abeille, car là elle allait être obligée de se calquer sur l’astre.
Finalement, cette journée aura été intense et elle ne savait toujours pas si de perdre sa virginité aura été une bonne ou mauvaise chose. Elle ne mit pas longtemps à s’endormir, épuisée par les 48 heures qu’elle venait de vivre.
Elle dormait profondément lorsque le grincement de sa porte la sortit de ses rêves. Elle ne comprit pas tout de suite que les lumières qu’elle apercevait dans l’obscurité venaient du chandelier que l’un des frères tenait.
En se rendant compte que les aubergistes étaient entrés dans sa chambre, elle n’osa pas bouger, à la fois paniquée et en même temps excitée. Paulin posa son porte-cierge sur la table et s’approcha lentement du lit.
Avec beaucoup de précautions, il saisit la grosse couverture et la fit glisser vers le bas du lit, dévoilant le corps nu de la jeune femme à son frère, qui s’approcha pour mieux la voir.
Margot ne comprenait pas pourquoi cela la mettait dans tous ses états d’être ainsi examinée. Elle les observait à travers ses paupières plissées sans bouger le moindre muscle. Les deux frères pensaient qu’elle dormait et elle ne voulait surtout pas les contredire.
— Je peux la toucher, chuchota Jean
— Elle risquerait de se réveiller
— Juste un peu, j’aimerais lui toucher les seins
— Vas-y doucement
La jeune femme faillit gémir lorsque la main calleuse de l’homme se posa sur sa poitrine. Avec douceur, il se mit à la masser et elle adora ça.
— Elle est belle, commenta à voix basse Jean qui continuait à lui malaxer le globe de chair
— Très belle… mais laissons-la dormir.
— Je peux la réveiller ?
— Non, on verra demain, elle est épuisée.
Margot fut presque déçue lorsque les frères quittèrent sa chambre après lui avoir remonté la couverture sur elle. Une fois qu’elle se retrouva seule, elle ne put s’empêcher de se caresser longuement tellement cela l’avait excitée. Elle était toute mouillée et mit pas mal de temps avant d’être rassasiée sexuellement.
Il devait être très tôt lorsqu’elle émergeât de nouveau. Sa chambre était faiblement éclairée par le soleil encore très bas, mais ce n’était pas cela qui était la cause de son réveil. Ce qui en était à l’origine, c’était la fraîcheur sur sa peau, car plus rien ne la recouvrait.
Tournant les yeux vers la fenêtre, elle le vit, immobile, les yeux fixant son corps. Jean était revenu et après avoir retiré la couverture qui la protégeait du froid, il l’admirait en silence.
Elle frissonna en le découvrant, mais ses tremblements n’étaient pas dus à la température. Elle ne savait pas si elle devait rester sans bouger ou le mettre dehors. Elle se dit qu’ils risquaient de la renvoyer si elle réagissait mal et comme elle n’avait pas envie de se retrouver à la rue, elle préféra rester immobile.
En voyant qu’elle était réveillée et qu’elle le regardait, Jean lui sourit, ce qui surprit la jeune femme qui l’avait toujours vu renfrogné.
— Tu es belle
— Merci
— je peux te toucher
Margot fut surprise par la demande de l’homme qui avait sur le visage la même expression qu’un enfant désirant un gâteau. Il était complètement différent de la veille et elle ne voulut pas lui faire de la peine.
— Oui, vous pouvez me toucher.
L’homme vint s’asseoir sur le bord du lit et posa sa main sur le ventre de la fille qui sursauta légèrement. Lorsqu’il se pencha sur sa poitrine, la jeune femme ferma les yeux, excitée par ce qu’il faisait. Elle poussa un léger gémissement lorsque la bouche de l’aubergiste se referma sur un de ses tétons et qu’il la mordit légèrement. Il se mit à la téter comme l’aurait fait un bébé et malgré la douleur, elle adora ça.
— Je peux savoir ce que tu fais, cria Paulin qui venait de rentrer dans la chambre.
Margot sursauta, mais le plus paniqué fut Jean qui se releva à toute vitesse pour aller se réfugier contre un mur.
— Elle m’a autorisé, dit-il au bord des larmes.
La jeune femme, en voyant comment était traité le pauvre Jean, ne put s’empêcher d’intervenir.
— Il dit la vérité, je l’ai autorisé à le faire.
— Il t’a demandé ?
— Oui et j’ai accepté.
En voyant que la jeune femme prenait la défense de son frère, Paulin se calma.
— Et qu’est-ce que tu lui as permis de faire d’autre ?
— Heu ! tout ce qu’il voulait.
— Tout ce qu’il voulait ?
— Heu ! oui
— Et il t’a dit qu’il était encore puceau ?
Ce fut Jean qui l’interrompit
— Ce n’est pas, ne lui dit pas ça. Je suis un homme.
— Tu la veux ?
— oui
Paulin resta un certain temps silencieux avant de finir par dire.
— Ok, je vais préparer le déjeuner, je te laisse avec elle. Après ce sera à mon tour.
Margot n’en croyait pas ses oreilles. Il parlait d’elle comme si elle était un simple objet et pourtant cette conversation l’excitait. Depuis qu’elle avait perdu sa virginité la veille, elle n’avait plus qu’une envie, c’était de recommencer.
Lorsque l’aubergiste fut sorti de la chambre, laissant Jean seul avec Margot, l’homme, angoissé, resta debout sans savoir quoi faire. Ce fut la jeune femme qui n’était pourtant pas très expérimentée qui lui demanda de se déshabiller.
Jean, une fois qu’il eut retiré ses vêtements, s’approcha du lit hésitant, ne sachant pas trop quoi faire. Margot fut surprise par sa maigreur mise en évidence par sa nudité. Par contre, son sexe, aussi long que celui de son frère, l’excita immédiatement.
La jeune femme, voyant que l’homme était perdu, écarta les cuisses et le tutoya pour la première fois.
— Viens sur moi, prends-moi.
— Je peux ?
— Viens, je te dis.
Jean, paniqué, s’allongea sur la fille, mais sans savoir vraiment quoi faire. Ce fut Margot qui prit l’initiative en l’embrassant avant de chercher de sa main le membre tendu.
Lorsqu’elle guida le sexe en érection vers l’entrée de sa vulve, elle vit dans le regard de l’homme la peur qui l’habitait. Son frère l’avait toujours maintenu loin de ses conquêtes de peur qu’il les fasse fuir et là, il allait faire l’amour à la plus belle de toutes.
C’est en s’enfonçant dans la chatte de Margot qu’il retrouva son calme et un sourire béat illumina son visage. Il trouva ça fantastique et machinalement se mit à onduler du bassin pour aller et venir dans l’intimité chaude et humide de la jeune femme.
Celle-ci trouva tout de suite du plaisir et encouragea du regard l’homme qui s’enhardit.
Accélérant ses coups de reins, il se mit à gémir, jouissant de ce moment. Pour le plus grand bonheur de Margot, Jean s’avéra très endurant, un peu comme s’il rattrapait ses années d’abstinence.
Lorsqu’il se vida dans le ventre de la jeune femme, cette dernière était au paroxysme du plaisir. Les jets chauds dans sa vulve déclenchèrent un orgasme encore plus fort que la veille.
Il resta quelques minutes en elle avant de se retirer et de se rhabiller sans un mot. Lorsqu’il quitta la chambre, la jeune femme hésita à se lever aussi, se demandant si Paulin allait venir comme il l’avait promis.
En fait, il ne devait pas être très loin, car il fit son apparition quelques minutes après. Pour le plus grand plaisir de la jeune femme, il lui fit longuement l’amour, excité à l’idée que son frère avait lui aussi baisé ce jeune corps.
À partir de ce moment, la vie de Margot changea vraiment, partagée entre les petits travaux dans l’auberge et le sexe. Dans les jours qui suivirent, elle fut souvent utilisée afin de satisfaire les besoins des deux hommes qui finirent même par la prendre ensemble.
Elle était leur chose et elle aimait ça, se donnant sans compter. Parfois, elle était réveillée en pleine nuit, car l’un des frères avait envie d’elle et, docile, elle se laissait prendre sans rien dire.
Grâce à elle, Jean avait pris confiance en lui et ses relations avec les autres avaient pas mal évolué. Elle aimait être dans cette auberge et le mois qui suivit passa vraiment très vite.
Elle aurait pu rester le restant de sa vie dans le petit établissement, mais son destin en avait décidé autrement.
Un soir, alors que l’auberge était vide, un homme vint frapper à la porte pour manger et dormir. Le visiteur avait une trentaine d’années et lorsqu’il donna son nom à Paulin, Margot constata que son ami eut peur sans qu’elle ne sache pourquoi.
La jeune femme qui était restée derrière le bar trouva l’arrivant plutôt mignon, mais elle appliquait les consignes en restant éloignée. Elle fut étonnée de constater comment l’aubergiste se pliait en quatre pour satisfaire le client comme s’il s’agissait d’une personne importante.
Lorsqu’il passa à table, il lui servit de la bonne charcuterie qu’il gardait normalement pour eux et déboucha une bouteille de vin plutôt que de donner celui dans le tonneau.
Le visiteur, tout en mangeant, regardait souvent du côté de la jeune femme qui détournait rapidement les yeux. L’homme ne la laissait pas indifférente et il paraissait bien inoffensif. Pourtant Paulin le recevait comme un roi et n’était pas du tout à l’aise en sa présence.
Elle se rendit à la cuisine pour demander à Jean pourquoi ils agissaient de façon aussi obséquieuse avec cet inconnu.
— C’est Ferdinand Lamarque, le bras droit de Robespierre. C’est un homme très dangereux et d’un claquement de doigts il peut tous nous envoyer à la guillotine.
Margot fut plus impressionnée par la longueur de la phrase de Jean que par son contenu. Jamais encore l’aubergiste n’avait parlé autant. Pour ce qui était du visiteur, elle n’était pas inquiète, car un homme aussi beau ne pouvait pas être aussi méchant.
Elle retourna derrière le bar pour admirer de nouveau le jeune homme qui était en train de boire une eau-de-vie avec Paulin. C’est alors qu’elle remarqua la bourse d’écus que le client glissa dans la main de l’aubergiste. Ce dernier prit l’argent avec beaucoup de réticence et elle se demanda pourquoi.
Après avoir emmené le visiteur dans sa chambre, il redescendit le visage décomposé. Faisant signe à Jean et à Margot de le rejoindre, ils s’installèrent à la table de la cuisine.

