— Qu’est-ce que je fais de mes vêtements sales ?
Je la regarde médusé. Après 20 minutes à inonder la salle de bain, elle sort intégralement nue, sans aucune pudeur. Je n’arrête pas de me demander si je n’ai pas fait une erreur de la faire rentrer pour prendre une douche, mais cela m’a semblé la base de l’humanité.
J’ai vu Chloé la première fois il y a deux heures en sortant de chez moi. Allongée sur un matelas je l’ai prise pour un jeune drogué ou plutôt enivré terminant sa nuit. C’est en rentrant tout à l’heure que j’ai vu que c’était une jeune femme. Je m’attendais à une immigrée et j’ai été surpris par son regard clair, son prénom qu’elle m’a chuchoté avec un sourire énigmatique. Je lui ai demandé ce dont elle avait besoin, manger, et je lui ai glissé un billet de 10 euros. Pris d’une pulsion bienfaitrice, je lui ai proposé de venir prendre une douche à la maison, elle m’a suivi docilement. C’est idiot, si cela avait été un homme ou une étrangère je ne l’aurais pas fait. Putain de bourgeois ! Et en plus j’ai maintenant peur qu’elle me bouscule.
Là je profite qu’elle soit nue pour la regarder. Pas la mater non, mais voir si c’est une junky, une soularde ou je ne sais quoi. Cela me heurte qu’une jeune fille plutôt jolie soit dans la rue. Mais son corps est plutôt athlétique, elle est entretenue et vraiment jolie. Pas de marques bizarres. Je lui demande alors de mettre sa serviette, ce qu’elle fait et je vais chercher des vêtements pour elle. Sa taille dépasse la mienne de quelques centimètres, mais je lui trouve un jogging, un polo et une petite culotte qui traîne (oui, parfois j’en mets pour m’exciter). Un sac pour son linge sale, elle me fait son sourire énigmatique, me dit qu’elle va me laisser et de l’appeler si quelque chose n’allait pas ! Je me sens un peu nul du coup, je la vois repartir me sentant minable. Cette fille ne tourne pas rond.
Par acquis de conscience je ressors une heure après, elle a reprise sa position sur le matelas, assise cette fois ci. Je lui demande si elle va rester longtemps assise ainsi, elle me répond un grand oui avec ce sourire un peu vide mais un peu craquant aussi. Je m’inquiète pour elle, qui m’oppose toujours ce même sourire quand je lui pose des questions sur elle. Je ne saurais que son prénom au final. Je crains le pire pour elle dans la nuit et je me décide d’appeler les services sociaux. Au soir elle a quitte son matelas qui est resté en place. Cela fait un grand vide d’un coup alors que le matin même j’ignorais tout d’elle.
C’est d’autant plus étrange qu’elle me manque, que je n’ai cessé d’œuvrer ces dernières années à me couper de tous et de tout. Avec un grand succès. Si je travaille encore un peu, cela reste épisodique et je projette d’arrêter dans les mois qui viennent. Sinon je ne vois personne ni famille, ni mes enfants et surtout pas d’ami, je n’en ai pas. J’ai réalisé il y a deux ans, que je désirais une solitude absolue, et ce depuis mon adolescence, et que je n’avais eu de cesse que de vivre en couple, une vie très remplie qui n’était pas la mienne, essayant de combler le manque d’amour maternel en vain. Me vider de tout, comme des objets autour de moi, ne gardant que mon précieux ordinateur qui me nourrit et me remplit. Je triche un peu puisque je passe beaucoup de temps sur des sites de rencontres. Et que j’ai un coffre remplit de jouets sexuels.
Après une nuit agitée à penser à Chloée, je me précipite dehors pour voir si elle est là, mais non. Le matelas est vide. Je vais m’acheter deux pains au chocolat pour compenser. J’ai quelques kilos de trop, mais pas le moral pour les éradiquer. J’essaie de méditer, comprendre pourquoi cette jeune femme me touche ainsi. C’est vrai que j’ai toujours été séduit par la vulnérabilité d’une femme. Quelque chose que les hommes ne peuvent avoir, même en se travestissant, ce qui rend leur tentative chaque fois grotesque et infâmante pour les femmes. Chez Chloé cette vulnérabilité est évidente, je ne sais ce qu’elle a vécu mais cette absence de pudeur, cette obéissance un peu automatique fait penser à un milieu psychiatrique. D’autant que son absence de réponse, son sourire un peu vide, comme si elle n’arrivait pas à trouver la réponse, milite pour une certaine déficience. J’ai envie de la prendre, de la protéger, je suis certain que le système n’en sera pas capable. Mon complexe de toute puissance qui ressort ! Il m’a toujours entraîné dans des folies.
Je suis surpris de tomber sur elle en allant ouvrir à un livreur. Mon cœur bondit. Je signe rapidement, et je viens vers elle.
— Bonjour Chloée, tu es revenue
— Oui
— Tu as envie de rester là longtemps ?
— Oh oui très longtemps
— Tu ne préfères pas venir te reposer chez moi ?
— Oui d’accord
Elle est avec un sandwich et une bouteille d’eau, les vêtements que je lui ai donnés hier, elle me suit bien docilement. Elle s’installe sur un fauteuil dans mon salon, regarde avec moi la télévision sans rien dire. Elle me regarde de temps en temps et me souris. Je prends son sac avec son linge sale et je vais mettre une machine, elle n’a pas bougé. L’heure du dîner est dépassée, mais je sors de quoi faire un apéritif un peu festif, lui propose un verre de vin qu’elle accepte et boit très doucement en souriant. Toujours pas un mot, mais cela ne nous gêne pas. Ambiance étrange. Je décide de la laisser tranquille, je lui montre la chambre au rez de chaussée, je lui sors une serviette, elle connaît la salle de bain. Je lui dis que je suis à l’étage si elle a besoin, et qu’elle fasse comme elle veut, se serve dans le frigidaire. Qu’est-ce que j’ai à perdre au fond ?
Je l’entends prendre sa douche, encore plus longue que la dernière fois, le frigidaire s’ouvrir, les placards aussi, elle prend des choses, s’installe, regarde la télévision, puis va enfin se coucher, je ne détecte plus de bruit. C’est sans doute débile de l’avoir faite entrer, mais je n’ai pas pu résister. Et j’ai fait tant de choses débiles dans ma vie, je n’en suis pas à une près. Je m’endors quand même très tard, nerveux, pensif. Il fait chaud et je déteste transpirer en dormant.
Quand je me réveille, j’ai une érection d’enfer, celle du matin, surtout quand je dors mal. J’adore sentir cette tension extrême dans mon sexe. Les yeux fermés j’hésite à me faire jouir, mais j’aime faire durer le désir. Quand enfin j’ouvre les yeux, je sursaute, Chloé est sur le lit, nue, et me regarde en souriant.
— Tu veux que je te suce
Ce n’est pas une question, elle n’attend pas de réponse et se penche sur mon sexe et commence à me lécher. Je suis tétanisé et franchement excité. Je me l’avoue enfin, elle m’attire beaucoup même si je m’en défends. Je me laisse faire et c’est délicieux, comme si elle me sentait, elle y va fort, m’aspire, me caresse les couilles, les serre doucement, jamais je n’ai eu une fellation aussi excitante, ne les appréciant pas particulièrement.
— Tu as envie de moi
Là encore ce n’est pas une question, elle m’attire vers elle, positionne mon sexe, et je la pénètre alors que son sexe est trempé. Pure folie, je ne connais pas cette fille et je n’ai même pas pris de préservatif. Elle bouge ses hanches pour rythmer mon passage, lève ses jambes pour que j’aille plus loin, c’est absolument divin. Elle se met à haleter en rythme, cela m’excite prodigieusement, je sens qu’elle va jouir, je l’encourage
— Allez oui jouis, jouis, lâche toi, je veux t’entendre hurler
Et je l’entends hurler son plaisir, son corps s’arque, ses yeux se ferment, son sourire est plus dense que tout à l’heure, elle est là connectée avec moi. Je l’embrasse, c’est un moment divin, magique. Je n’ai pas joui et j’en suis heureux, j’ai toujours envie d’elle. Je m’allonge à ses côtés, et me rendors à moitié. Je suis encore très excité et je fais plein de rêves et fantasmes. Quand j’émerge à nouveau, Chloé n’est plus à côté de moi. J’ai eu le temps d’admirer son corps souple et musclé, mais ses seins dénotent, en forme de gant de toilette comme on dit. C’est curieux à son âge. Quant à son pubis, il faudra aussi s’en occuper, je n’aime pas beaucoup les poils ! Sa peau esr douce et tendre, j’adore ses grandes jambes, elle doit bien faire 1 m 75.
Je sursaute en me retournant, elle est de l’autre côté du lit, assise sur ses talons, les mains dans le dos, les genoux écartés, me regardant avec son sourire énigmatique.
— Voulez-vous que je sois votre soumise ?
Cette fois ci l’interrogatif est bien placé. Mais comment peut-elle donc savoir cela ? Que je n’ai jamais vécu que des relations sm, plutôt en tant que dominant, mais j’étais aussi soumis à mes débuts. Que les seuls sites qui me font vibrer sont ceux de rencontre ou de partage sur la domination ? Que j’ai beaucoup fréquenté les clubs, que j’ai un équipement à faire pâlir un sex shop, et que ce n’est que cela qui me fait vibrer dans la vie. Oui comment peut-elle le sentir ? L’intuition peut-être, ou bien l’envie ?
— Mais, mais tu sais ce que cela veut dire ?
— Non mais vous allez m’apprendre, n’est-ce pas ?
— Tu as envie que je t’apprenne à te soumettre Chloée ? (Mon cœur bat, mon sexe est dur comme l’acier, et mon cerveau me dit que je n’en ai pas le droit)
— Oui
— Être soumise cela veut dire obéir à tous mes ordres, m’offrir ton corps à chaque instant, ne rien faire sans que je te l’autorise, être punie quand tu fais des erreurs. C’est cela que tu veux ?
— Oui
— Tu as déjà été punie ?
— Oui, cela fait mal.
— Et tu aimes avoir mal.
— Oui si vous aimez
— Oui j’aime te faire mal
— Oui
— Tu as envie de m’appartenir ?
— Oui
— Mais pourquoi ? Tu le sais ?
— …
Son sourire énigmatique est sa seule réponse. Mon sexe gagne sa lutte contre mon cerveau, je sais que je suis un Maître très attentionné, celui qui ne fait rien que ce qu’attend sa soumise, un faux Maitre en fait. Je la prends par les cheveux, la fait grimper sur le lit, la positionne à 4 pattes. Elle se cambre, elle s’offre. Je lui donne des fessées, très fortes, le bruit est assourdissant, elle gémit, elle crie, puis elle pleure, mais pas un instant elle ne se recule, au contraire, elle semble chercher le contact de la main. Je n’en peux plus, je m’engouffre dans son sexe qui coule sur les draps, c’est certain elle aime cela, je la pilonne mais cela ne me suffit pas.


